Samedi 14 novembre (Vincent Villeminot)

 

Editions Sarbacane

210 pages

15.50 euros

4ème de couverture

B. était à la terrasse du café, quand les terroristes ont tiré. Son frère est mort, lui s'en sort presque indemne. Hagard, il quitte l'hôpital au matin, monte dans le métro. Son regard croise celui d'un passager... Stupeur. Il reconnaît ce visage: il s'agit d'un des hommes qui ont tué, la veille.

Alors que ses proches le recherchent dans une capitale meurtrie, B., sous le choc, décide de suivre l'assassin jusqu'à sa planque. Samedi 14 novembre est le récit du jour qui va suivre.

Mon avis

Cela fait quelques mois que les romans sur les thèmes du terrorisme et des attentats ne font qu'apparaître. Je ne vais pas dire que c'est un thème qui m'intéresse particulièrement... Cependant, je me tourne vers eux, pour faire face parfois à certaines réactions de jeunes. Qu'en est-il de celui-ci?

Il est bien différent des autres que j'ai déjà pu découvrir. En effet, si il est bien inspiré de faits réels "Les attentats de Paris: 13 novembre", il garde une part de fiction. Les personnages sont inventés, les faits qui suivent cet attentat également. L'auteur a ainsi pris le parti de garder une certaine liberté dans son écrit. Il n'y a comme cela pas de risque de bafouer certains événements.

L'auteur, a travers son récit, nous emmène dans la vie de B. Il est assis à la terrasse d'un café avec son frère lorsque sa vie a basculé! Une voiture arrive, deux hommes en sorte et tire sur le café! B. est blessé, son frère est décédé! Plus rien ne sera jamais plus pareil. Blessé, il est emmené à l'hôpital où le lendemain, il fuira loin de la mort, loin des blessés. 

Il prend le métro pour s'éloigner et croise le regard d'un homme... Ce regard, il le connaît... Il l'a déjà vu, il ne pourra jamais l'oublier. Cet homme était dans la voiture avec les deux terroristes la veille. De fil en aiguille, il va le suivre... C'est le début du cauchemar, le début de la vengeance... Au point que B. ne se reconnaîtra pas lui-même tant il est capable d'aller loin...

"B. regarda ailleurs, par la vitre, jusqu'à ce que la rame démarre. Dans le noir du tunnel, il lut les graffitis sur les murs - inscrits par des types qui se laissent enfermer la nuit dans les stations, qui pensent qu'il suffit d'écrire sur les murs pour qu'ils nous appartiennent. Ecrire sur la nuit, dans les ténèbres. La nuit, aussi, essaie d'écrire sur nous." (P.27)

Si au départ, j'ai été happée par le récit voulant en connaître le dénouement... j'en ressors assez perplexe voir même déçue. Le fait que de la fiction soit introduit dans ce livre ne me dérange guère mais quand cette fiction n'est pas du tout crédible, le récit en devient lourd! En effet, ce livre évoque l'envie de vengeance, la loi du talion. Malheureusement, et en toute crédibilité, a-t-on envie de se venger de cette façon? Je ne pense pas! On tombe dans une série de clichés quitte à en bafouer la religion. Sans parler de la fin qui est totalement utopique et abracadabrante au vue des événements peu probables expliqués auparavant.

Un livre très dur qui ne peut laisser indifférent. Très vite, je me suis sentie mal à l'aise face à celui-ci. La dose de violence physique et psychologique est très importante. Sans parler du langage relativement cru! 

Par contre, l'idée d'écrire en 5 actes et de proposer des chansons pour agrémenter cette lecture est fort plaisant. Autre point positif de cette écriture: le fait que les chapitres et les phrases sont courtes. Cela motive davantage le jeune lecteur.

Bref, vous l'aurez compris, ce récit ne m'a guère touchée... J'attends vos avis avec impatience maintenant car je pense qu'il pourrait plaire à certains!

Ma note

8/20