mercredi 21 août 2024

Chasseurs de têtes (Michel Crespy)

 Editions Gallimard
351 pages
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4ème de couverture

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Cadre supérieur au chômage, Jérôme Carceville affronte ses premiers entretiens proposés par l'un des plus prestigieux cabinets de recrutement. Une batterie de tests, quelques pièges hardiment déjoués, et il est sélectionné pour l'épreuve finale : un jeu de rôle. Apparemment. Car c'est une machine infernale qui se met en marche, et la chasse aux talents se mue en sanglante chasse à l'homme.
 
 
Mon avis
 
En fouillant dans ma bibliothèque à la recherche d’un livre dont le titre comportait une partie du corps, je suis tombée sur un ouvrage que j’avais complètement oublié. Je ne l'avais jamais lu, bien qu'il ait remporté le grand prix de la littérature policière à l'époque où je l'avais acheté. Attirée par son titre et intriguée par sa présentation, j'ai finalement décidé de m’y plonger.

Dès les premières pages, le lecteur est immédiatement happé par l’histoire. L'intrigue se déroule principalement lors d'un stage de recrutement pour cadres de haut niveau. On sait dès le départ qu’un carnage va s’y produire, ce qui éveille instantanément la curiosité et pousse à formuler toutes sortes d'hypothèses.

Au fur et à mesure que l’histoire se déroule, j’ai été frappée par une certaine normalité. Alors que je m'attendais à une intrigue complexe et déroutante, les événements se déroulaient de manière presque banale. C’est cette normalité qui fait froid dans le dos, car l’histoire pourrait arriver à n'importe qui.

Le récit se déroule en huis clos, où 16 candidats sont envoyés sur une île isolée pour participer à un jeu de rôle. Répartis en trois équipes, ils doivent diriger une entreprise fictive de vente d'hameçons et surtout, remporter le combat économique qui les oppose. Tous les coups sont permis, et la montée de la haine et de la méchanceté devient palpable à chaque page tournée.

La tension ne fait que croître au fil du récit. Le suspense est omniprésent, avec des rebondissements incessants qui maintiennent le lecteur en haleine. C’est seulement à la fin du livre que j’ai compris : c’est précisément cette banalité, ce quotidien si ordinaire, qui conduit à une telle explosion de violence.

J’ai particulièrement apprécié la manière dont l’auteur dépeint le capitalisme, en évitant les stéréotypes habituels du genre policier. À travers une vision exagérée, il montre de quoi un cadre est capable pour atteindre ses objectifs, révélant toute la violence sous-jacente des relations humaines en entreprise.

Bien que le style général soit agréable, j’ai trouvé que le langage employé était parfois trop complexe et les explications trop longues, voire didactiques. Ces passages peuvent devenir lassants, malgré leur pertinence.

En définitive, ce qui ressort de ce livre, ce n’est pas tant le style ou le vocabulaire, mais la leçon de management et la vision honnête des relations humaines qu'il offre. Ce livre n’a pas été un coup de cœur, mais il n'a pas été une déception non plus. C’est une lecture intéressante que je recommande, ne serait-ce que pour la réflexion qu’elle suscite sur le monde de l’entreprise et ses excès.
 
 
Ma note
 
14/20

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