4ème de couverture
Dans les semaines qui ont suivi la mort de
sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours
d'une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son
regard "franc, droit, lumineux", les moments de complicité, les
engueulades, les fous rires; l'après, le vide, l'organisation des
adieux, les ados qu'il faut consoler, les autres dont les gestes
apaisent... Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque
jour en compagnie de l'enfant disparue, pour endiguer le raz de marée
des pensées menaçantes.
Loin d'être l'épanchement d'une mère
endeuillée ou un mausolée - puisque l'humour n'y perd pas ses droits -,
ce texte est le roman d'une résistance à l'insupportable, où
l'agencement des mots tient lieu de programme de survie: "la fabrication
d'un belvédère d'où Camille et moi pouvons encore, radieuses,
contempler le monde."
Mon avis
Il m'arrive parfois d'avoir des difficultés
à écrire une chronique. Les raisons peuvent être multiples et très
variées. Dans ce cas-ci, l'histoire est tellement poignante, tellement
triste qu'il m'est difficile de vous transmettre ce que j'ai ressenti.
Ce livre, l'auteur a commencé à l'écrire
peu de temps après la mort de sa fille de 16 ans, Camille. Un livre pour
se souvenir, se reconstruire, ne jamais oublier.
Mais, revenons un peu sur ce décès d'ailleurs... Camille est une jeune fille comme toutes les autres, gentille, attentionnée, entourée de ses proches. En rentrant d'une soirée au théâtre, elle se sent fébrile. A partir de ce moment-là, plus rien ne sera jamais comme avant. La fièvre l'envahit, sa mère ne la maîtrise plus. Une douleur dans tout le corps est de plus en plus présente. Une seule chose à faire, appeler: le médecin, les urgences, l'ambulance! Tous auront le même diagnostic... La grippe! Cette maman repartira donc avec sa fille et une ordonnance de "Doliprane". Malheureusement, quelques heures plus tard, peu avant Noël, le cœur de Camille s'arrêtera... Mais que s'est-il réellement passé?
A travers ce livre, l'auteur nous dévoile tout, ne nous cache rien. Que ce soit les derniers jours de sa fille, les heures ayant suivi son décès, les préparatifs de ses obsèques ou encore les mois après sa mort. Entre douleurs, tristesse, souvenirs, rien ne nous est épargné!
"Une nouvelle mauvaise pensée m'a assailli l'esprit: je me suis réjouie que nous n'ayons jamais partagé le plaisir de cuisiner. Parce que, tu vois, la cuisine n'est pas infectée de souvenirs insupportables. Je ne t'y ai jamais vue rater une pâte à crêpes, y éplucher des légumes, lire une recette, enfiler une manique pour mettre un plat au four, pas même y faire une vaisselle. Ou si peu. Ou si rarement. Assez peu en tout cas pour que je puisse en conserver le royaume sans m'y effondrer. Sans que j’inonde de larmes une cuillère en bois ou un verre doseur."
Une lecture qui fait mal, qui bouleverse mais aussi une lecture qui met en avant l'importance d'être entouré par la famille, les amis lors de ces difficiles moments!
Ce livre, l'auteur le dédie à sa fille. C'est d'ailleurs à elle qu'elle parle, qu'elle se confie avec celui-ci. Un livre de mémoire, un témoignage ou bien un livre pour se sauver... Ce livre, vous l'aurez compris, a de multiples facettes.
"Tant pis pour la digression, mais il faut que je te raconte comment ta Clara a appris ta mort. Tu sais que tous les 24 décembre, vous vous appelez en fin de soirée - Alors? T'a eu quoi comme cadeau? C'était comment ton réveillon? etc. Immanquablement, elle a appelé hier soir vers 23 heures: "Allô, Sophie? C'est Clara. Tu peux me passer Camille?" Moi: "Ben non..." Elle: "Arrête de déconner, passe-la moi" Et je ne peux rien ajouter. Jean-Luc me fait signe: "Je prends l'appel." Alors je lui passe le téléphone, et il lui dit en sanglotant: "Camille est morte, Clara..." C'était un moment épouvantable. Un moment d'épouvante. Pour tout le monde. Olivier et Babette, les parents, hurlaient sans retenue dans le téléphone. A se demander comment une telle annonce ne foudroie pas sur place et immédiatement ceux qui la font et ceux qui la reçoivent. Voilà, c'est comme ça que ta Clara a appris ta mort."
Une plume délicate, sincère, profonde mais tout en pudeur tout de même. Une belle découverte bien que pas facile pour la maman que je suis. N'hésitez pas à le découvrir mais avec une boîte de mouchoirs à vos côtés!
Une chanson qui ne résonnera plus de la même manière
Ma note
18/20
Challenge
Petit bac 2016, catégorie "Prénom"
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