vendredi 10 avril 2020

Soif (Amélie Nothomb)

Editions Albin Michel
162 pages
17.90 euros


4ème de couverture

Pour éprouver la soif, il faut être vivant. 


Mon avis

Amélie Nothomb a un style d'écriture inimitable... Certains aiment, d'autres détestent, c'est comme cela! Personnellement, j'aime beaucoup son vocabulaire et sa manière d'écrire. Avec ce roman, elle ne change pas! On reconnaît sa plume sans hésitation et son humour caustique.

Elle s'attaque ici à un sujet épineux et nous emmène retrouver Jésus-Christ quelques heures avant sa crucifixion. Je vous avoue qu'avant d'ouvrir ce livre, j'étais réticente concernant le sujet abordé, d'autant plus que la 4ème de couverture était plus intrigante que révélatrice... mais finalement, j'en ressors conquise et nullement choquée! 

L'auteur nous propose de voyager à travers les pensées de Jésus-Christ tout le long de son procès jusqu'à son dernier souffle. On va vivre ses dernières heures à ses côtés. On va découvrir ses craintes et ses doutes. On sera au plus près d'un Christ incarné, profondément humain et qui finit par être résigné! 

Proche de l'essai, elle nous propose une réflexion profonde à travers son roman. Réflexion à laquelle Amélie tenait tant: "mais pourquoi Jésus a-t-il laissé faire cela?" Elle nous laisse mener notre petit bout de chemin sans trop creuser. C'est peut-être cela le reproche de ce livre... certaines réflexions philosophiques auraient peut-être pu être plus poussées.

Je ne peux que vous conseiller de vous faire votre propre avis sur ce roman aussi gonflé que risqué où la cruauté de l'homme est mise en avant. Un pari osé mais qui pour moi est réussi. Quoi qu'il en soit, qu'on aime ou qu'on aime pas, ce livre ne laissera personne indifférent.

"Ce qui empêche de pardonner, c'est la réflexion"...
"La mal trouve toujours son origine dans l'esprit."
"On a raison de dire que le diable est dans les détails." 


Ma note

18/20

dimanche 5 avril 2020

Puis-je vous ajouter dans mes amis? (Jean-Philippe Lux)

  
 Autoéditions
70 pages
5.30 euros
 
 
4ème de couverture
 
Imaginez, vous rentrez d'un voyage d'affaires. La gare est bondée et vous attendez un coup de fil important. Alors que vous dépassez tout le monde, vous croisez une jeune femme aux charmes fous. C'est ce que va vivre Cédric dans ce livre. Une histoire qui va irrémédiablement marquer la vie du jeune homme...


Mon avis

Le hasard fait souvent bien les choses... ou presque! Cette histoire va encore nous le prouver aujourd'hui. Quand Cédric rencontre Justine à la gare, c'est un coup de foudre. Au fil des semaines, il recroisera cette jolie brune de manière inattendue et petit à petit, un jeu de séduction va naître entre eux. Amitié, séduction, amour..., il n'y a plus qu'un pas à franchir: celui du mariage. Mais n'est-ce pas le pas de trop?

Avec ce court roman, l'auteur frappe fort. Pour commencer, il nous intrigue avec son titre... Ensuite, il nous embarque avec lui dans une histoire d'amour aussi passionnante que particulière. Enfin, il nous met "ko" avec une fin inattendue. 
 
Que demander de plus? Un récit rythmé et addictif peut-être? Pas besoin de demander, vous l'avez trouvé! L'auteur a pris le parti d'alterner le récit du couple qui se forme petit à petit avec des pages du journal intime de Justine qui nous laisse présager le pire et nous permet d'émettre de nombreuses hypothèses plus rocambolesques les unes que les autres. Je peux vous en parler, j'en ai fait les frais! 
 
Un petit bémol tout de même... Je regrette le fait que ce roman soit aussi court. 70 pages que j'ai dévorés et j'aurais tellement aimé que ce livre en fasse 400. Je pense qu'en retravaillant sa structure, l'auteur aurait vraiment pu en faire un grand et bon roman.

Vous l'avez compris, j'ai eu un réel coup de coeur pour ce roman court, addictif et efficace. Un roman fort qui permet même une réflexion sur un sujet très actuel: les réseaux sociaux. Je ne peux que vous conseiller de le découvrir rapidement.


Ma note




samedi 4 avril 2020

Cécile est morte (Georges Simenon)

Editions Omnibus
Lu en numérique
195 pages
6.90 euros


4ème de couverture

Maigret s'en veut. Il aurait dû savoir. Elle lui avait pourtant demandé de l'aide. Cécile venait chaque matin, les derniers temps, l'attendre dans l'antichambre de son bureau de la P. J., à tel point que ses collègues jasaient et se moquaient de lui. Elle attendait, espérait, racontait à nouveau que quelqu'un, chez sa tante, entrait sans laisser de traces. Visitait... Maigret était occupé. Un gang de Polonais. Les affaires courantes... Il aurait dû savoir.


Mon avis

Aujourd'hui, c'est la journée spécial polar dans notre challenge "le mois belge". Je ne pouvais pas passer à côté d'un classique et vous présenter un traditionnel Georges Simenon.

Ce roman, publié en 1942, fait partie de la série des "Maigret". A travers celui-ci, l'auteur nous emmène au coeur de Paris. C'est là que nous ferons la rencontre de Cécile, une jeune femme qui vient régulièrement voir l'inspecteur Maigret à la police judiciaire afin de se plaindre de visites nocturnes dans son appartement. Même si Maigret n'est pas persuadé de la réalité des faits, il mettra tout de même une surveillance en place qui ne donnera rien! Malheureusement, le 7 octobre, une fois de plus, elle se présente à la police judiciaire... et cette fois, Maigret l'a fait patienter! Etait-ce une bonne idée? On la retrouvera quelques heures plus tard assassinée.... 

Cela faisait quelques années que je n'avais plus ouvert un Maigret et j'avoue avoir retrouvé le même plaisir qu'à l'époque. Simenon a ce pouvoir de nous emporter avec lui et, à force de rebondissements, il arrive à garder le suspens de son intrigue jusqu'aux dernières pages. Ici, encore, je me suis trompée sur le dénouement.

Dans ce livre, Simenon innove... Il nous dévoile, en quelques sortes, "la méthode Maigret". Il nous en dit en peu plus sur son personnage et sa manière de travailler... Un peu comme si il s'adressait à des néophytes du genre.

Un petit bémol tout de même... quelques clichés de base un peu trop présent à mon goût! C'est dommage!

Mais si vous souhaitez renouer avec les classiques, je ne peux quand même que vous conseiller celui-ci. Un roman très sombre où règnent rivalités familiales, jalousies et appât du gain!


Ma note

15/20

vendredi 3 avril 2020

Une spécialité belge: la tarte bruxelloise (jour 3 du mois belge)



Aujourd'hui, j'aurais dû vous présenter le livre qui accompagne ce succulent quartier de tarte. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de le terminer. Ce n'est pas grave, je décide donc pour ce troisième jour du mois belge, de vous partager une recette que nous aimons beaucoup: la tarte bruxelloise. Tarte bruxelloise? Quésako? On peut dire que c'est une cousine de la tarte au sucre.

L'histoire raconte que la recette aurait été établie par une dame vivant à Bruxelles. Elle y avait mis trop de sucre et pour ne pas perdre son mélange avait mis l’ensemble dans une casserole sur le feu. Comme le sucre ne fondait pas assez, elle y ajouta d’autres ingrédients et mélangea le tout dans un batteur à grande vitesse. Le mélange fut coulé sur une tarte vide avec un résultat étonnant à la cuisson.

Etonnant... Je ne sais pas! Mais délicieux, c'est certain!


Pour la pâte:

  • 300g de farine
  • 10g de levure fraîche
  • 2 jaunes d'oeuf
  • 30g de sucre
  • 5g de sel
  • 100ml de lait
  • 120g de beurre.

Pour la crème:

  • 200g de lait concentré non sucré
  • 2 jaunes d'oeuf
  • 240g de sucre fin
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 100g de beurre fondu

Préparation:

La veille, préparer la garniture.
  1.  Faire fondre le beurre;
  2. Bien mélanger le jaune et le sucre;
  3. Ajouter le lait concentré non sucré et bien mélanger;
  4. Ajouter le beurre fondu;
  5. Émulsionner à l'aide d'un mixeur;
  6. Réserver jusqu'au lendemain.

Préparer la pâte:
  1. Mélanger tous  les ingrédients;
  2. Laisser lever durant 15 minutes plus ou moins;
  3. Pétrir à nouveau;
  4. Laisser reposer 15 minutes au frais;
  5. Etaler à l'aide d'un rouleau;
  6. Garnir de la crème;
  7. Cuire 30 minutes à 200°.
 Bien laisser refroidir avant de déguster.

Bon appétit

mercredi 1 avril 2020

Le chat fait des petits (Philippe Geluck)

Editions Casterman
216 pages
17.95 euros


Présentation de l'éditeur

Après le fracassant double "Chat passe à table", Geluck remet le couvert avec un tonitruant triple vingtième recueil : "Le Chat fait des petits".

Trois albums, oui, vous avez bien entendu "trois!" dans un séduisant coffret (mais où s'arrêtera-t-il?). Chaque volume est particulier: "les desseins du Chat", ce sont des dessins du Chat, des gravures détournées,, des illustrations féroces sur notre société; "le scrabble du dimanche" est une sorte de journal intime dans lequel l'auteur, à travers 72 croquis à la mine de plomb, révèle comment Madame Geluck le supplie (ou l'oblige) de faire avec elle des parties de scrabble tous les dimanches; et enfin, "Prêchi-Prêchat" qui regroupe une série impressionnante et toujours renouvelée (mais où va-t-il les chercher?) de strips en 3 cases.


Geluck? Vous m'avez dit Geluck?

Philippe Geluck est un artiste belge né à Bruxelles en 1954. Il est surtout connu pour être le "papa" du très célèbre "Chat".
Né dans une famille d'artistes (son père est dessinateur de presse et sa mère fait des études de chants classiques), il est plongé dès le plus jeune âge dans ce milieu.

En 1971, il dessine avec son frère un journal qu'il affiche dans les toilettes de la maison et un jour, un laveur de vitres découvre ce journal et en parle à son ami rédacteur en chef "L'oeuf" (Bob De Groot). C'est ainsi que le "petit" Philippe publiera ses premiers dessins dans un recueil publié en novembre de cette année-là.

Il enchaînera ensuite plusieurs expositions et montra même sur les planches de théâtres. Dessinateur, comédien, animateur d'émissions humoristiques, on peut dire que Philippe Geluck est un artiste complet!

Mais où est le "Chat" dans cette histoire? En 1980, Philippe Geluck prend la décision de tout arrêter pour se consacrer principalement au dessin et à sa famille. C'est d'ailleurs sur le carton de remerciement de son mariage que le chat apparaîtra pour la première fois.
En 1983, un chaton rejoindra le couple de Chats. C'est donc officiellement cette année là que naîtra le "Chat". À la demande du journaliste Luc Honorez, Le Chat apparaît pour la première fois dans les pages du journal Le Soir. Très vite, il devient la mascotte du quotidien.
En 1986, le premier album du "Chat" sortira aux éditions Casterman. Ce sera le début d'une longue série. 


Pourquoi vous présenter Geluck aujourd'hui?

Aujourd'hui, c'est le premier jours du challenge "un mois belge". Nous devions aborder l'humour. J'aurais pu vous parler d'un ou d'une comédienne mais malheureusement, je préfère nettement la littérature.
En cas de coup de blues, c'est souvent vers les albums de Geluck que je me tourne. Il était donc inimaginable pour moi d'envisager cette journée sans parler de lui.


Mon avis sur ce recueil "Le chat fait des petits"

A travers ce recueil, c'est via 3 albums que le "Chat" s'offre aux lecteurs. 3 albums bien différents les uns des autres mais avec toujours ce point commun qu'est l'humour.  Si j'aime tant ce chat, c'est que contrairement à une bande dessinée, on peut se plonger dans celui-ci au gré de nos envies et de notre humeur. Une planche par-ci, une planche par-là... Pas d'obligation de continuer quoi que ce soit! 

Le premier album est relativement classique: jeux de mots, humour et blagues sont au rendez-vous. Il abordera des sujets sensibles tels que la religion, l'islamisme ou encore l'actualité américaine.
Le deuxième, quant à lui, s'intitulant "le scrabble du dimanche" est peut-être le plus différent des trois. En effet, l'auteur va nous faire part de ses stratagèmes pour éviter les éternelles parties de jeux du dimanche auxquelles sa femme veut le convier! Une femme plus que persuasive d'ailleurs. 
Enfin, "Prêchi-Prếchat" aborde également des sujets sensibles comme le handicap, la maladie ou encore la mort mais cette fois, il ne s'agit plus d'une bulle unique comme le fait souvent Philippe Geluck mais d'une succession de 3 cases.

L'auteur, à travers ces albums, a ce pouvoir de passer de l'humour à un sujet sérieux. C'est sa force, il ne faut pas se le cacher! Et ce que j'aime particulièrement chez lui, c'est son humour noir. Humour noir que je n'apprécie pas généralement mais je trouve qu'il maîtrise parfaitement cet art. Il dose cet humour comme il se doit, juste ce qu'il faut, ni trop , ni trop peu et le tout lié à des faits d'actualité, c'est juste parfait! Il a cette capacité de passer d'un sujet à un autre en un claquement de doigt.

Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce coffret au format original et à l'humour aussi vache que décalé! Un humour propre à cet auteur qu'on ne peut imiter.


Ma note

16/20


Un petit bonus spécial actualité