mercredi 15 février 2023

Oscar et la dame rose (Eric-Emmanuel Schmitt)

 Editions Magnard
120 pages
5.40 euros


4ème de couverture

Oscar a dix ans et il vit à l'hôpital. Même si personne n'ose le lui dire, il sait qu'il va mourir. La dame rose, qui le visite et "qui croit au ciel", lui propose, pour qu'il se sente moins seul, d'écrire à Dieu.

A travers cette correspondance originale, le récit aborde, du point de vue de l'enfance, des questions philosophiques et existentielles: la maladie, la souffrance, le passage de la vie à la mort, la rencontre avec l'autre et avec le mystère... Les nombreux passages de paroles rapportées permettront aux élèves de réfléchir, en même temps que les personnages, à ces interrogations fondamentales et de découvrir ou d'approfondir les techniques du dialogue argumentatif. En outre, l'appareil pédagogique est suivi d'une interview exclusive d'Eric-Emmanuel Schmitt.


Mon avis

Eric-Emmanuel Schmitt est un auteur que j'adore. J'ai découvert son livre, il y a plusieurs années maintenant mais j'ai eu l'occasion de le relire aujourd'hui en aidant un élève pour son cours de français. L'émotion fut la même. C'est un livre qui m'avait marqué à l'époque et qui me marque toujours aujourd'hui.
 
A travers ce livre, l'auteur nous plonge dans le quotidien d'Oscar, un petit garçon de 10 ans, atteint d'un cancer. Il vit à l'hôpital, où il rencontre une dame appelée "Dame Rose". Elle est bénévole et visite les enfants malades pour leur tenir compagnie. Dame Rose est une personne étrange, excentrique et bienveillante, qui devient rapidement une amie proche d'Oscar. Elle devient très vite "Sa" mamie-rose. Oscar est un petit garçon intelligent et plein d'humour, mais il est profondément triste et en colère contre la vie. Mamie-Rose va alors lui proposer d'écrire des lettres à Dieu. Elle lui explique que même si on ne croit pas en Dieu, écrire des lettres à quelqu'un qui n'existe pas peut aider à réfléchir et à se libérer de certaines émotions mais aussi permet de se sentir moins seul.
Au fil du livre, les lettres qu'Oscar deviennent de plus en plus intimes et touchantes. Il y exprime ses joies, ses peurs, ses colères, ses doutes et ses espoirs. À travers ses lettres, il se confronte à ses sentiments et apprend à accepter sa maladie, son hospitalisation, et à profiter du temps qu'il lui reste.
 
Ce court roman est un témoignage poignant sur la vie, la mort et l'espoir. Eric-Emmanuel Schmitt explore avec sensibilité les thèmes universels de la maladie, de la souffrance et de la mort, mais aussi de l'amour, de l'amitié et de la famille. Le personnage de Mamie-Rose est particulièrement touchant, car elle représente la bonté, la générosité et la sagesse qui aident à traverser les moments difficiles. Finalement, ne souhaiterions-nous pas tous avoir une Mamie-rose à côté de nous pour nous aider, nous épauler, nous aiguiller?

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre riche en émotions. Un récit émouvant et inspirant qui ne peut que plaire aux lecteurs en quête de sens et de profondeur. Un récit qui nous invite à réfléchir sur la valeur de la vie et sur ce qui est vraiment important, tout en nous offrant une belle leçon d'humanité et de compassion. Je ne peux que vous conseiller de le découvrir rapidement. Quant à moi, j'attends vos avis avec impatience.


Ma note

18/20

lundi 13 février 2023

RIP, tome 2: Maurice, les mouches suivent toujours les charognes (Julien Monier et Gaet's)

Editions petit à petit
110 pages
16.90 euros


4ème de couverture

Tu veux que je te dise, avant on ne m'appelait pas Maurice. Et encore moins le Vieux.
Non, avant...
Ecoute-moi...


Mon avis

Il y a quelques jours, je vous présentais le premier tome de la série "Rip". Dans ce premier volume, l'auteur nous emmenait à la découverte d'un métier peu commun, celui de l'escadron de la mort. Il plantait le décor et s'attardait sur le personnage de Derrick, l'un des membres de l'escadron. Le premier tome se terminait sur une fin glaçante après que Derrick ait commis un acte qui bouleversera le cours de sa vie.

Dans ce deuxième volume, l'auteur met cette fois l'accent sur le personnage de Maurice, un vieil homme grisonnant, aigri, sans amis et sans passé. Dans le premier tome, on le quittait après qu'il ait commis un geste irréparable. Ce geste sera maintenant plus compréhensible pour le lecteur car l'auteur va révéler la véritable histoire et l'identité de ce personnage ainsi que ses nombreux secrets. Il est délicat de dévoiler plus, car cela pourrait être considéré comme un spoiler. Je préfère donc m'arrêter ici sur son histoire afin de vous donner l'envie d'en découvrir plus par vous-même.

Dès la première page, l'auteur nous plonge dans une scène ultraviolente : la mise à mort d'un homme nommé Marcello Camperetti. Très rapidement, nous comprenons qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Le mystère est lancé et il est difficile pour le lecteur de ne pas vouloir en découvrir la fin. Le suspens est présent à chaque page.

Avec ce deuxième tome, l'auteur confirme son talent. Sa plume est toujours aussi précise et intelligente et son univers reste sombre, violent et gore. Il a choisi de
diviser sa bande dessinée en plusieurs chapitres, une approche peu commune qui se révèle payante. Il peut ainsi alterner entre le passé et le présent du personnage.

L'illustrateur confirme également son talent. Il nous plonge dans une atmosphère malsaine, poisseuse et verdâtre, presque à vomir. Ses dessins sont précis et illustrent parfaitement ce récit sans être trop explicites.

En conclusion, j'ai autant apprécié ce deuxième tome que le premier. Je suis impatients de découvrir la suite car ce récit est vraiment addictif. A présent, je suis curieuse de connaître vos avis sur ce titre et j'ai hâte de vous lire.


Ma note

17/20
 

dimanche 12 février 2023

La doublure (Mélissa Da Costa)

 Editions Albin Michel
576 pages
20.90 euros


4ème de couverture

Passion, faux-semblants, emprise... Qui manipule qui? 
Une jeune femme fragile en quête d'un nouveau départ. Un couple magnétique et fascinant prêt à lui ouvrir les portes de son monde doré. Un trio pris au piège d'un jeu cruel et d'une dépendance fatale. Dans ce roman sombre et envoûtant, Mélissa Da Costa explore, à travers l'histoire d'une passion toxique, la face obscure de l'âme humaine et les méandres du désir.


Mon avis
 
Melissa Da Costa est reconnue dans le monde de la littérature pour ses très bons romans "feel-good". D'ailleurs, je peux l'avouer, je n'ai jamais été déçue. Pourtant, avec ce récit, l'auteure décide de sortir de sa zone de confort pour dérouter le lecteur. Elle nous propose un récit complètement différent de ce qu'elle réalise d'habitude, un pari osé mais payant !

A travers ce roman, l'auteure nous présente Evie, une jeune femme qui a décidé de prendre sa vie en main et de se lancer à la recherche de nouvelles opportunités depuis que son petit ami est parti la laissant désespérément seule. Elle décide donc de tout quitter pour changer de vie et tente de se faire embaucher sur un yacht. C'est là qu'elle croisera le regard mystérieux de Pierre, un homme séduisant qui va changer sa vie à jamais. Pierre va lui proposer de devenir l'assistante de Clara, son épouse. Très rapidement, Evie va se rendre compte que c'est bien plus que cela. La situation devient vite incontrôlable et Evie se retrouve plongée dans une spirale infernale de secrets et de mensonges.

L'auteure nous happe dès les premières pages. Elle a créé une histoire passionnante et captivante qui aborde des thèmes importants tels que l'ambition, la confiance en soi et la découverte de soi. Sa plume est incroyable, puissante, addictive et maîtrisée. Rien n'est laissé au hasard. Elle décrit chacun des personnages avec brio et fouille leur psychologie en détail pour les rendre charismatiques, envoûtants, et surtout diaboliques. De plus, le travail de recherches qui a été fait autour de ce récit est impressionnant. On y trouve de nombreuses références artistiques et religieuses qui sont remarquables.

En somme, il s'agit d'un véritable coup de coeur pour moi que je ne peux que vous conseiller de découvrir. Ce roman noir à l'ambiance toxique et malsaine, où drogue, alcool, et sexe se mélangent, plongera le lecteur dans les abîmes de l'enfer et lui dévoilera les côtés les plus obscures de la face humaine. C'est un récit digne d'un film qui malmènera le lecteur et ne lui épargnera rien.



Ma note



samedi 11 février 2023

RIP, tome 1: Derrick, je ne survivrai pas à la mort (Julien Monier et Gaet's)

 Editions petit à petit
112 pages
17.90 euros
 
 
4ème de couverture
 
Tu veux savoir ce que je fous de mes journées ? Attends un peu que je te raconte. Ca vaut pas un cachou ma vie, mais je suis prêt à parier que tu tiendras pas jusqu’au bout.
 
 
Mon avis
 
A travers cet ouvrage, l'auteur nous emmène à la rencontre de l'escadron de la mort. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Et bien, quand une personne meurt et qu'elle n'a ni famille ni descendance, l'escadron de la mort se rend sur place et nettoie la maison de fond en comble, emportant tous les objets de valeur qui seront vendus aux enchères ensuite. Dans ce premier tome, l'auteur met en lumière Derrick, l'un des hommes faisant partie de cet escadron. Le moins que l'on puisse dire, c'est que sa vie est loin d'être passionnante. Il boit à outrance, il fume comme une cheminée et n'est pas heureux. Même chez lui, le bonheur n'y est plus, car il fuit le domicile pour ne pas croiser sa mégère de femme. Concernant son boulot, il ne l'aime pas, mais c'est ce qui lui permet de survivre. Une routine infernale qu'il va décider de casser lors d'un nettoyage, un geste qui va tout faire basculer, qui va bouleverser sa vie et celle de ceux qui l'entourent...
 
Il n'est pas toujours facile d'avoir un bon scénario. Il n'est pas toujours facile non plus d'avoir de bonnes planches, mais allier les deux est une mission encore plus compliquée. Pourtant, deux hommes se sont ici merveilleusement bien trouvés, ils sont totalement complémentaires. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec ce premier tome, ils frappent fort. Ils nous plongent dans une ambiance glaçante où la mort, les insectes et les odeurs nauséabondes se côtoient. Le lecteur se trouve face à un scénario incroyable, au final glaçant et surprenant à la fois. Le scénario qui nous est proposé ici est du grand art ; il est terriblement bien travaillé, tout en subtilité, dans le détail... rien n'est laissé au hasard. A tel point que le lecteur rentre très rapidement et surtout très facilement dans cette ambiance lourde, où il va avoir l'impression de côtoyer la mort de près. Il pourrait presque sentir les odeurs qui l'entourent.
 
L'illustrateur ne laisse rien au hasard. Ses planches sont incroyablement bien travaillées, d'une noirceur inimaginable et d'un gore qui peut faire vomir plus d'un. Elles choquent et perturbent. Il dessine des cadavres en décomposition avec une telle précision que l'on se demande ce qu'il a vu dans sa vie. Ses croquis sont fluides et ternes, nous plongeant dans une ambiance lourde et suffocante.
 
Je vous recommande vivement de découvrir rapidement cette ambiance glauque et macabre. Le premier tome donne le ton, lance l'histoire, plante le décor et se lit d'une traite, car il est captivant. C'est un bon polar avec un bon scénario, de l'humour noir et des dessins incroyables. Que pourrais-je demander de plus ? De mon côté, j'ai hâte de découvrir le prochain tome.
 
 
Ma note
 
17/20