jeudi 2 février 2017

Les valises (Sève Laurent-Fajal)

Editions Gallimard
308 pages
11 euros


4ème de couverture

Ce dimanche de 1982 dans le car qui emmène sa classe, Sarah n'est pas de bonne humeur. Sa meilleure amie, Josy, ne lui parle plus. Ce frimeur de Jérôme avec sa cour l'exaspère. Et ce voyage scolaire pour aller voir les barbelés d'Auschwitz est interminable. Mais sur place, devant un amoncellement de valises exposées dans une vitrine, elle est bouleversée. Un nom écrit à la craie sur l'une d'elles la saisit jusqu'au malaise: Levin.
De retour chez elle, Sarah est déterminée à obtenir les réponses aux questions qu'elle se pose depuis toujours: qui est son père? Pourquoi ne l'a-t-elle jamais vu? Pourquoi sa mère est-elle incapable d'en parler?


Mon avis

Ce livre aborde une période de l'histoire qui m'intéresse énormément... la seconde guerre mondiale.

A travers ce livre, l'auteur nous plonge dans la vie de Sarah, une jeune lycéenne vivant avec sa mère. La notion de famille? Elle ne connaît pas vraiment. Elle n'a jamais connu son père, quant à ses grands-parents, ils sont inexistants. Sa vie est relativement calme jusqu'à cette fameuse sortie scolaire qui va tout changer à jamais...
Alors qu'elle se trouve en Pologne à visiter "Auschwitz", elle va rester bouche bée devant une valise portant le nom de "Levine". Cette valise la perturbe tellement que son simple regard la rend malade au point de devoir sortir.

"Et soudain, je vois ce nom, Levin, ce nom inconnu qui me paraît soudain tellement familier mais je ne sais pas pourquoi. Mes oreilles commencent à bourdonner, je n'entends plus la voix de notre guide, ni les questions de mes camarades qui se perdent dans un brouillard feutré. J'ai le coeur qui se met à battre la chamade, envie de vomir, une panique me saisit et j'ai très envie de pleurer. Trop bouleversée, je ne peux pas rester là à regarder cette valise qui me raconte une histoire que je n'ai jamais entendue, ou alors très loin. Je relève la tête, vise la porte, et sors en courant." (p.35) 

Pourquoi ce nom la touche à ce point? Finalement, est-ce que son prénom "Sarah" est un prénom juif? Son père, qu'elle n'a jamais connu, était-il juif? Et ses grands-parents? C'est le début d'une longue quête vers son identité.


"Pendant le reste de la matinée, je fais n'importe quoi. Je réponds de travers, je n'écoute pas, je sors les mauvais cahiers... Les profs ne me disent trop rien parce qu'ils savent tous que, dans ma situation, je ne peux pas être dans mon état normal. J'ai un peu l'impression d'en profiter. Parce que mon état n'a rien à voir avec ma mère qui est couchée sur un lit d'hôpital. Là, elle pourrait bien crever, je m'en fiche. Elle m'a menti. Depuis que je suis née, elle me ment. L'émerveillement de la découverte fait doucement place à une colère sourde. A l'incompréhension aussi." (p. 136)


Le sujet de la quête d'identité est un sujet récurent en littérature jeunesse mais cette fois, il m'a réellement touchée! Le courage incroyable d'une adolescente face à de nombreuses épreuves de la vie et le soutien de certains protagonistes dans cette quête ne peuvent laisser indifférent. Quand un professeur est prêt à tout pour aider son élève ou encore que le petit con du lycée change radicalement de comportement aux côtés de Sarah, au point même de faire chavirer son coeur, c'est juste bouleversant.

Il s'agit ici d'un premier roman et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est extrêmement réussi. Il est très bien écrit: la plume est fluide et agréable. Il est percutant, bouleversant, addictif: une fois ouvert, il nous est impossible de le fermer tant on veut en connaître le dénouement. Sans parler des thèmes forts qu'il exploite comme le deuil ou la recherche d'identité et les valeurs qu'il met en avant: l'amitié, l'amour, l'espoir, la solidarité, et même la sincérité.

Une fois ouvert, c'est un déchaînement de sentiments différents et une envie oppressante de connaître la fin de cette histoire. Il a le pouvoir de vous faire sourire, rire aux éclats ou encore pleurer. Encore un point fort de ce roman.

Seul petit bémol... Une fin un peu trop facile... On pouvait s'en douter.

Cela ne gâche pourtant en rien cette lecture que je ne peux que vous conseiller tant elle est belle et riche de sens.


Ma note

18/20

7 commentaires:

  1. oh, il pourrait beaucoup me plaire. Une quête d'identité, dans un contexte historique très intéressant. Pourquoi pas!

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  2. Ah franchement, ça me plaît beaucoup, je pourrai bien me laisser tenter !

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  3. Je ne connais pas, mais ce livre me tenterait bien...

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  4. Je passe mon tour, merci pour ton avis.

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  5. ...à placer dans la "malle pédagogique" Résistance !

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  6. ...à ajouter à la "malle pédagogique" Résistance !

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