mardi 23 juillet 2024

Coupable d'avoir été violée (Meriem Ben Mohamed)

 Editions Michel Lafon
283 pages
19.90 euros


4ème de couverture

Tunis, un soir de septembre 2012. Deux amoureux s'embrassent dans une voiture, loin des regards indiscrets. Soudain, trois policiers surgissent, crient au scandale et interviennent. Pour Ahmed, ce sera du racket ; Meriem, elle, sera victime de plusieurs viols. Lorsque la jeune femme veut porter plainte, tout le monde se défile. Et quand enfin elle y parvient, c’est elle qui se retrouve accusée d’atteinte aux bonnes mœurs. Une fille en jupe et tête nue, en compagnie d’un homme, la nuit ! Elle est passible de six mois de prison. De plus, si elle a été violée, elle n’arrivera pas vierge au mariage : le déshonneur touche toute sa famille. En somme, elle est coupable, quoi qu’il en soit. Meriem redoute les réactions de son père et de son frère s’ils découvrent ce qui lui est arrivé. Grâce au soutien de son fiancé, à la mobilisation de ses avocats et de tous ceux qui, en Tunisie et à l’étranger, prennent sa défense, elle bénéficiera d’un non-lieu en novembre 2012. Mais le mal est fait. La honte est sur elle, les amis s’éloignent, les voisins ne la saluent plus. Si cette douloureuse histoire est devenue une affaire d’État et a ému la communauté internationale, c’est qu’elle est emblématique de la situation paradoxale des femmes tunisiennes : autrefois les plus libres du Maghreb, aujourd’hui menacées dans leurs droits les plus élémentaires.
 
 
Mon avis
 
C’est les vacances ! On en profite donc pour vider un peu la bibliothèque en attendant sagement la rentrée littéraire. Il était temps de me plonger dans ce livre, car cela fait maintenant quelques années qu’il est dans ma pile de lecture. Je l’avais acheté à l’époque grâce à ma voisine de camping, qui me l’avait conseillé. Avait-elle raison ou tort ? Je vous le dirai tout de suite.

À peine dépoussiéré, je me plonge dans le résumé. Que dire ? J’avais déjà la chair de poule. Imaginez mon état après cette lecture... Horrifiée, tout simplement. Je n’imaginais pas qu’un tel calvaire pouvait être possible.

On entend, assez régulièrement, dans les médias, les atrocités que subissent les femmes dans certains pays africains et asiatiques. On parle notamment du crime d'honneur, de l’excision ou encore de la lapidation. L’histoire dont je vais vous parler ce soir, nous l’avons déjà entendue. Une femme violée, cela n’a rien de nouveau. Par contre, quand cette femme se fait accuser d’atteintes aux bonnes mœurs et risque la condamnation... Cela devient inimaginable.

À travers ce livre, nous suivons l’histoire de Myriam, rebaptisée Meriem pour ne pas être reconnue dans la rue. Cette jeune femme vit en Tunisie. Un soir, elle raccompagne son fiancé en bas de chez lui. Dans ce pays, les relations homme-femme avant le mariage sont taboues. Il n’est pas envisageable qu’ils se fréquentent sans la présence de quelqu’un d’extérieur. Pourtant, ce soir-là, au coin d’une rue, elle se gare pour lui dire au revoir. Si seulement elle avait pu imaginer les conséquences de son geste... Très rapidement, une voiture s’arrête et trois policiers en sortent. La peur traverse ces deux jeunes amoureux. Mais ce qu’ils imaginent n’est rien comparé à ce qu’ils vont vivre. Ces hommes, qui représentent la loi, se sentent au-dessus de celle-ci. Ils sont puissants, rien ne peut leur arriver. Ce soir-là, ils vont violer cette jeune femme et racketter son fiancé. Ont-ils peur des conséquences de leurs actes ? Aucunement, ils se sentent protégés. Détruits, les deux jeunes gens ne s’arrêtent pas là. Ensemble, ils vont porter plainte. Ils veulent que ce qui leur est arrivé serve à d’autres et que les coupables soient punis. Pourtant, ils sont loin d’imaginer la suite de l’histoire, car en Tunisie, la femme n’a pas autant de droits qu’on le pense... Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir la suite de l’histoire par vous-même !

Je n’ai pas envie, comme à mon habitude, de vous parler des personnages ou encore du style. Ce n’est pas ce que demande ce livre. Ce qu’il faut retenir ? Que ce livre nous dévoile la condition des femmes en Tunisie, mais surtout, qu’il s’agit d’un très beau et complexe combat vers la liberté ainsi que les droits fondamentaux.

Des larmes, j’en ai versé. De la haine, j’en ai eu énormément envers les policiers. La corruption est interdite et immonde. Le dénouement de cette histoire m’a bouleversée, les condamnations m’ont rendue malade...

Ce livre, très dur et délicat par son contenu, est à découvrir absolument. Il nous éclaire sur la vie des femmes dans d’autres continents. Des vies que l’on imagine même pas ! Alors, si vous avez un peu de temps, foncez !
 
 
Ma note
 
18/20

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