Editions Agullo
316 pages
21.50 euros
4ème de couverture
Quand elle s'échoue à l'aube, son pilote est introuvable. Quelques heures plus tard, le frère du batelier est défenestrer. Suicide?
Lorsque le commissaire Soneri découvre que les deux frères ont servi dans la milice fasciste cinquante ans plus tôt, il pressent qu'il y a un lien entre leur passé trouble et leur mort violente.
Un polar impressionniste où la vérité se heurte au silence de ceux qui vivent sur le fleuve et n'ont pas digéré les vieilles rancœurs...
Mon avis
"Le fleuve des brumes" est un livre qui porte bien son nom. L'auteur nous fait voyager dans le nord de l'Italie, le long du Pô. Dès les premières pages, il nous plonge dans une ambiance sombre, froide, glaçante où pluie, brume et brouillard sont les maîtres mots. Un endroit où l'on n'a guère envie de rester, à ce moment là.
Si vous cherchez un polar au rythme rapide, passez votre chemin. En effet, l'auteur prend son temps. Il plante le décor délicatement: paysages, personnages, ... aucun détail n'est oublié. Les premières pages m'ont fait paniquer. Elles ne cessent de développer ce fleuve qui ne fait que grimper. Aucune intrigue, aucun suspens... Cependant, le lecteur oublie vite cette lenteur par toutes ces jolies descriptions faites par l'auteur. J'avais l'impression d'être là, à côté de lui, auprès des personnages.
Dans la seconde partie du récit, nous allons faire la connaissance du commissaire Soneri. Comme son auteur, il aime prendre son temps. Il est chargé de l'enquête de deux meurtres. Il va prendre le temps d'interroger, d'écouter avec attention les différents protagonistes, leurs confidences et leurs histoires. L'auteur ne s'est pas rendu le travail facile. Certes, c'est un polar mais en plus, il rentre dans un thème épineux... le passé noir de l'Italie. A travers ces différents protagonistes, nous allons revivre l'histoire des chemises noires, des communistes traqués par les fascistes. On pourra se rendre compte que l'Histoire est encore bien présente dans les mémoires et la rancœur également.
"Ceux qui traversent une guerre portent sur leurs épaules des poids dont tôt ou tard ils doivent se défaire. Et lorsque la force vient à manquer... Personne n'a traversé indemne l'époque qu'il lui a fallu vivre."
J'aime quand un polar est vivant; quand le lecteur ne sait pas souffler. Ce n'est pas le cas dans ce roman mais j'en ressors conquise tout de même. L'auteur sort du genre bien classique que l'on connaît au polar. Grâce à lui, j'ai fait de magnifiques découvertes; que ce soit point de vue historique, gastronomique... J'ai aimé voyager dans ces jolis villages et découvrir ces bons vins. Je n'avais qu'une seule envie: me téléporter pour pouvoir vivre cela de plus près.
Je ne peux que vous conseiller ce polar, noir, où tout se déroule sans précipitation mais où aucun détail n'est laissé de côté. Un polar qui prend le temps de s'attarder sur les hommes marqués par la vie; ce n'est pas fréquent.
Un polar à lire absolument.
Ma note
16/20
Le titre m'a tout de suite attiré et ton avis n'a fait que le confirmer !
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