vendredi 4 novembre 2016

Le fils de l'Ursari (Xavier-Laurent Petit)


Ecole des loisirs
272 pages
15.90 euros


4ème de couverture

Quand on est le fils d'un montreur d'ours, d'un Ursari comme on dit chez les Roms, on sait qu'on ne reste jamais bien longtemps au même endroit. Harcelés par la police, chassés par des habitats, Ciprian et sa famille ont fini par relâcher leur ours et sont partis se réfugier à Paris où, paraît-il, il y a du travail et plein d'argent à gagner. 
A peine arrivés dans le bidonville, chacun se découvre un nouveau métier. Daddu, le montreur d'ours, devient ferrailleur, Maman et Vera sot mendiantes professionnelles, Dimetriu, le grand frère, est "emprunteur" de portefeuilles et Ciprian son apprenti. 
Un soir, Ciprian ne ramène rien de sa "journée de travail". C'est qu'il a découvert le paradis, le jardin du lusquembourg où il observe en cachette des joueurs de tchèquématte. Le garçon ne connaît rien aux échecs mais s'aperçoit vite qu'il est capable de rejouer chaque partie dans sa tête. 
C'est le début d'une nouvelle vie pour le fils de l'Ursari.


Mon avis

Xavier-Laurent Petit a réussi à faire sa place dans le monde de la littérature de jeunesse. Il est lu, relu et apprécié des plus jeunes.
Sa force est d'utiliser les thèmes de société qui nous entourent! Thèmes parfois délicats à aborder avec les adolescents, alors quoi de mieux que de le faire via une histoire et une jolie plume! 

Dans ce livre, l'auteur ne déroge pas à cette règle et a choisi d'aborder le thème de l'immigration. Sujet délicat qui amène un grand nombre de préjugés dans leurs petites têtes blondes. Pourtant, cette problématique est partout... Qui n'a pas déjà croisé une jeune femme et son bébé faire la manche à la sortie de la gare ou encore dans une rue piétonne? Souvent, nous passons devant eux sans même nous retourner! Et pourtant....

L'auteur nous plonge ici dans la vie de Ciprian et de sa famille. Célèbre famille Ursari, montreur d'ours. Chacun à sa place dans le spectacle.
Malheureusement, les Roms ne sont pas bien vu au village. Ils ont très vite les policiers et les habitants sur le dos. Ils sont obligés de fuir!  Mais comment faire quand on a plus de moyens de locomotion? Quand on a pas un sous? 
C'est sans compter sur l'aide d'un homme qui leur proposera de passer la frontière pour rejoindre la France. La seule condition de cela? Le rembourser dans les 6 mois. Ce voyage coûte cher, ce n'est pas gagné mais le père accepte. C'est le début des emmerdes...

La France est-elle le pays de l'ouverture d'esprit? Du travail facile? De l'accueil et de l'acceptation de l'autre? Très vite, on comprendra que c'est bien tout le contraire. C'est un bidonville qui les attend, des menaces à répétition, de la violence à tout les coins de rues... C'est la déchéance. On est bien loin de ce qu'on leur avait promis. Comment vont-ils s'en sortir? ... Je vous laisse le découvrir par vous-même.

"Les gens qui ont des maisons se méfient de ceux qui n'en ont pas. C'est pour ça qu'ils cassent celles qui sont vides et dans lesquelles on pourrait s'installer. Pour être sûrs qu'on ne leur ressemble jamais."

Ce roman fort et bouleversant nous montre l'envers du décor de la vie des immigrés. Une vie rythmée par l'exil, la pauvreté, l'injustice, l’illettrisme et l'inhumanité. 
Le tout relaté d'une main de maître par une plume agréable et fluide. Sans parler de la petite touche d'humour toujours bien présente malgré le sujet, et la triste vérité que nous dévoile l'auteur, sans mâcher ses mots! 

N'imaginez pas que l'on tombe dans un mélodrame, bien du contraire. C'est toujours sur une note d'espoir que l'auteur termine son roman. Il n’enfreint pas à la règle, ici, et nous propose même une fin un peu "utopique" mais qui fait tellement de bien dans le monde qui nous entoure.

Encore un coup de coeur que je ne peux que vous conseiller de découvrir.


Ma note


4 commentaires:

  1. Ah oui, il a l'air très fort ce roman, presque essentiel je dirai !

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  2. Eh bien, moi, je ne connais pas du tout cet auteur !

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  3. Tu es très convaincante et donne envie, je note.

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  4. j'aime deja beaucoup la couverture!!! ca donne envie! et ta chronique en rajoute une couche!! je note donc!! merci

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